Grand débat public « Pourquoi combattre la réforme des retraites ? Comment poursuivre la lutte ? »

Débat public 02 mars 2023

Les dirigeants des syndicats à La Ricamarie, le 2 mars. Photo Xavier Valette

Ce jeudi 2 mars 2023 les dirigeants des huit syndicats de salariés avaient rendez-vous à 18h à La Ricamarie, lieu symbolique, ancien bastion ouvrier et seule commune en France à posséder la statue d’un ouvrier. (Vous pouvez voir la statue de Michel Ronet, fondateur des Syndicats et Fédérations des Mineurs de France, sur place de la mairie à la Ricamarie).

Les dirigeants des principales organisations syndicales françaises avaient rendez-vous avec leurs militant.es avant la manifestation du 7 mars contre la réforme des retraites.

Débat public 02 mars 2023

Près de 600 personnes qui ont assisté au débat salle Fernand Montagnon

Le meeting a rencontré un grand succès, c'est près de 600 personnes qui ont assisté au débat salle Fernand Montagnon, plus 400 autres réunies dans une salle voisine et assistant aux débats en direct sur un écran géant.

Le meeting à commencé par une intervention de Cyrille Bonnefoy, maire de la Ricamarie qui a évoqué les anciennes exploitations de charbon et « ces hommes cassés, à bout de souffle à cause de la silicose ».

Une réforme "brutale, injuste, injustifiée". Pendant plus de deux heures, les leaders syndicaux ont expliqué le projet de réforme des retraites. Ils dénoncent "les mensonges éhontés du gouvernement", affirment que "tous les chiffres sont faux". que "les Français sont pris pour des idiots".

Le constat est unanime: c'est un projet de réforme « inacceptable ». Le gouvernement doit renoncer à reculer l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

« Nous avons la bonne recette, celle d’une intersyndicale unie. Nous avons un mot d’ordre, qui est non à la réforme. Nous avons des principes communs. Et après, nous décidons ensemble. Personne ne parle à la place des autres », à déclaré Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la Confédération française démocratique du travail (CFDT).

Les organisations syndicales ont également dénoncé un projet de réforme truffé de zones d’ombre et d’approximations mensongères. « A chaque fois qu’on gratte, on voit que les chiffres du gouvernement sont faux », Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa

Si l’on prend l’exemple de  la fameuse promesse d’une pension à 1 200 euros pour les petits salaires. Le ministre du travail Olivier Dussopt a fini par admettre dans la semaine que cette promesse ne concernerait chaque année que 15 000 à 20 000 nouvelles personnes prenant leur retraite.

« Le 7 mars, la France à l’arrêt »

Les syndicalistes ont dénoncer la « surdité » du gouvernement face a l’ampleur des mobilisations, ils ont également ont exprimer leurs doutes de voir le Sénat, qui débutait jeudi l’examen du projet de réforme, amender le texte dans un sens favorable à leurs revendications.

« On est tous d’accord pour dire : le 7 mars, la France à l’arrêt. On a besoin de cette mobilisation pour passer au cran supérieur. Quand on veut gagner, il faut s’en donner les moyens », a affirmé Marylise Léon

« Il faut qu’il y ait un maximum de monde qui ne travaille pas le 7, mais aussi que les commerçants, les artisans, les petits patrons se mobilisent », a ajouté  Philippe Martinez.

Les leaders syndicaux ont exprimé leur pessimisme quant à la possibilité que le Sénat modifie le projet de réforme dans un sens qui répondrait à leurs demandes, lors de l'examen du projet de loi qui à commencé jeudi. Le leader de FO a déclaré  "Nous n'attendons rien de cela, c'est pourquoi nous nous mobilisons le 7 mars. Nous craignons même que le projet ne devienne plus sévère."

Il y a également un accord sur la mobilisation du 7 mars. "Nous sommes tous d'accord pour dire que la France doit être à l'arrêt le 7 mars. Nous avons besoin de cette mobilisation pour atteindre notre objectif. Si nous voulons gagner, nous devons nous donner les moyens", a déclaré Marylise Léon. 

« Toutes les mobilisations ont été organisées dans le respect. Quand le gouvernement nous appelle à la responsabilité, je crois qu'il inverse les rôles. C’est à lui d’entendre aujourd’hui la colère sociale et de retirer sa réforme » Marylise Léon

Débat public 02 mars 2023

Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)

Il reste encore quelques différents quant à la stratégie à adopter après le 7 mars. La CGT, dit ne pas chercher à organiser une grève générale, mais plutôt à généraliser les grèves et à faire en sorte que tout le monde prenne des mesures de grève partout. Philippe Martinez, a souligné la nécessité de créer un rapport de force suffisant pour faire plier le président de la République. 

La CFDT de son coté adopte une approche plus équilibré et appelle à la prudence. Marylise Léon a déclaré : « Je suis assez optimiste, mais je pense qu'il faut voir comment se passera la journée du 7 avant de décider du prochain rendez-vous. Si nous sommes déjà tournés vers l'avenir, nous ne laissons pas au gouvernement le temps de répondre. » Elle a souligné l'immense responsabilité des syndicats au vu de l'ampleur de la mobilisation et le risque d'une déception énorme en cas d'échec.

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