Les récentes discussions autour des Maisons Familiales Rurales (MFR), qui se sont déroulées les 28 et 29 novembre, ont malheureusement abouti à un constat d’échec.
Au niveau de la classification des emplois, les débats ont commencé avec l’établissement des critères de classement. La CFDT Agri-Agro a suggéré des critères objectifs pour valoriser nos professions. L’accent a été mis sur l’intégration de facteurs personnels de rémunération et de missions annexes spécifiques aux MFR dans la future classification, avec un plaidoyer pour une classification permettant aux employés de jouer un rôle actif dans leur développement professionnel.
Pour ce qui est des salaires, la CFDT Agri-Agro a régulièrement alerté l’UNMFREO (Union Nationale des Maisons Familiales Rurales d’Éducation et d’Orientation) tout au long de 2023 sur une inflation si prononcée qu’elle risquait de neutraliser l’augmentation de 5% obtenue en janvier 2023. Toutes les propositions de réévaluation ont été systématiquement rejetées par les employeurs.
Lors des négociations du 29 novembre, la CFDT Agri-Agro a réclamé une hausse de 5,5% de la valeur du point (passant de 8,36€ à 8,81€), soutenant ses revendications par des arguments tels que le maintien du pouvoir d’achat et la comparaison avec des salaires plus élevés dans l’enseignement privé, notamment pour 8 métiers dont les salaires sont inférieurs au SMIC.
La délégation employeur a initialement proposé une augmentation de 1,5% (soit 0,12€), rejetée unanimement par les trois organisations syndicales. Sa seconde et dernière offre comprenait (A) l’augmentation des indices les plus bas de 205 à 210 points et (B) une augmentation de 2% pour toutes les catégories. La CFDT Agri-Agro a considéré ces propositions insuffisantes et a décliné cette dernière offre.
La CFDT Agri-Agro a demandé la rédaction d’un procès-verbal de désaccord, tout en exprimant ses préoccupations quant à l’avenir de la branche :
- Quel message cela envoie-t-il aux employés qui sont constamment sollicités pour plus d’efforts avec des ressources en baisse et une perte continue de pouvoir d’achat ?
- Dans les MFR, les négociations hors grille salariale se multiplient, souvent dans l’ombre, favorisant un individualisme exacerbé. Les directions, face au besoin de recruter et de retenir leurs employés, se tournent vers des primes non conventionnelles.
- Avec l’introduction d’une nouvelle classification et la valorisation des compétences, quels seront les coûts associés, surtout si l’UNMFREO souligne déjà ses difficultés financières pour ajuster la valeur du point même de quelques centimes ?
La CFDT Agri-Agro aspire à un dialogue social menant à des progrès significatifs pour les salariés dévoués des MFR et envisage toutes les options pour pousser les employeurs à des négociations constructives.