Pouvoir d’achat – Quelles mesures sociales ?

L'inflation en France est passée de 1,5% à 6,8% entre juillet 2021 et juillet 2022, et reste inférieure à celle de la zone euro. Les causes sont multiples, notamment des hausses de prix par certaines entreprises profitant de la reprise économique, la guerre en Ukraine, les sanctions économiques et la faiblesse de l'euro. Pour limiter l'impact, le Parlement a adopté le projet de loi de protection du pouvoir d'achat et le projet de loi de finances rectificative. Certaines mesures sont attendues mais la mise en œuvre de certains dispositifs est remise en question.

Bien qu'ils contiennent des mesures attendues, longtemps revendiquées par la CFDT, la mise en œuvre de certains dispositifs interroge sur les objectifs attendus.

 

Quelles sont les mesures sociales prévues par la loi relative au pouvoir d'achat ?

  • La prime de partage de la valeur (PPV)

La Prime de Partage de Valeur (PPV) remplace la Prime Exceptionnelle de Pouvoir d’Achat (PEPA) ou « prime Macron ». Elle est permanente et disponible pour toutes les entreprises à compter de juillet 2022. Elle peut être instituée par un accord d’entreprise/groupe ou par décision unilatérale avec consultation du CSE. Elle bénéficie aux salariés, intérimaires, agents publics et travailleurs handicapés. Le montant de la prime peut varier selon les bénéficiaires, en fonction de la rémunération, classification, ancienneté et durée de présence effective. Elle peut être versée trimestriellement dans l’année civile et est exonérée de cotisations sociales jusqu’à 3. 000€/an ou 6 000€/an pour les employeurs ayant conclu un accord.
Elle bénéficie d’un régime fiscal favorable jusqu’au 31 décembre 2023 pour les salariés avec une rémunération inférieure à 3 fois le Smic. En cas de cumul PPV et PEPA, le montant exonéré d’impôt ne peut excéder 6 000 euros.

  • Les titres-restaurant

Les titres-restaurant peuvent être utilisés jusqu’au 31 décembre 2023 pour acquitter en tout ou partie le prix de tout produit alimentaire, qu’il soit ou non directement consommable.

  • Intéressement, participation et plan d’épargne salarial

L’accord d’intéressement peut désormais durer jusqu’à 5 ans avec la possibilité de reconduction tacite. La reconduction doit être prévue dans l’accord initial et si aucune partie n’en demande la renégociation 3 mois avant l’échéance, l’accord peut être tacitement renouvelé pour la même durée. l’article L 3312-5, I du code du travail dispose que « …si aucune des parties habilitées à négocier ou à ratifier un accord d’intéressement (…) ne demande de renégociation dans les trois mois précédant la date d’échéance de l’accord, ce dernier est renouvelable par tacite reconduction pour une durée égale à la durée initiale, si l’accord d’origine en prévoit la possibilité. »
Les périodes de congé de paternité sont considérées comme une présence pour la répartition de l’intéressement selon la présence des salariés.

  • Salaires minima conventionnels

Le délai pour ouvrir les négociations sur les salaires minima conventionnels inférieurs au Smic est réduit à 45 jours. Si au moins 2 revalorisations du Smic sont intervenues en 12 mois, l’extension des avenants doit se faire en un délai max de 2 mois.

  • Revalorisation anticipée des pensions de retraites et des minimas sociaux

Revalorisation de 4 %, au 1er juillet 2022, de la pension de retraite et certaines prestations sociales, notamment le RSA, la prime d’activité…

  • Déduction patronale forfaitaire sur les heures supplémentaires

Une nouvelle déduction forfaitaire pour les cotisations patronales sur les heures supplémentaires et les jours de repos renoncés sera mise en place pour les entreprises de 20 à 249 salariés à partir d’octobre 2022. Le montant sera fixé par décret.

  • Monétisation des jours de RTT

Les salariés peuvent renoncer à leurs jours de repos jusqu’en 2025, sur leur demande et avec l’accord de l’employeur, pour les entreprises de toutes tailles. Les jours renoncés donnent droit à une majoration de salaire et ne s’imputent pas aux heures supplémentaires légales ou conventionnelles. Les sommes perçues sont exemptes d’impôt sur le revenu et les employeurs de moins de 20 salariés bénéficient d’une réduction de cotisations salariales et d’une déduction forfaitaire de cotisations patronales.

  • Exonération sociale et fiscale de la contribution patronale sur les titres-restaurant

L’exonération fiscale et sociale pour la contribution patronale des titres-restaurant a augmenté de 5,69€ à 5,92€ par titre pour les titres émis entre septembre 2022 et décembre 2022.

  • Exonération sur les indemnités de repas

Le plafond d’exonération des indemnités forfaitaires pour frais de repas a augmenté de 4% au 1er septembre 2022, en conformité avec l’arrêté publié au Journal Officiel le 1er novembre 2022, qui a pris en compte le premier amendement de la loi de finances pour 2022.

  • Extension des bénéficiaires de la prime transport

La prime transport a été étendue à tous les salariés avec certaines conditions. Avant cette extension, elle n’était accordée qu’aux salariés vivant ou travaillant en dehors d’un périmètre de mobilité obligatoire, sans service de transport collectif ou nécessitant un véhicule personnel en raison d’horaires de travail particuliers. La prime sera accordée pour les années 2022 et 2023 pour les véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène.

  • Exonération fiscale de la prime transport et du forfait mobilités durables

Pour les années 2022 et 2023, les avantages reçus par les salariés pour les frais de carburant ou d’alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogène fournis par l’employeur, ainsi que les frais liés au forfait mobilité durable, seront exemptés d’impôt sur le revenu jusqu’à un plafond de 700€ par an (400€ pour les frais de carburant maximum).

  • Prise en charge des titres d’abonnement aux transports en commun et cumul avec d’autres dispositifs

En 2022 et 2023, l’employeur peut prendre en charge jusqu’à 25% des coûts excédant l’obligation (50%) des abonnements aux transports en commun sans être soumis à des cotisations sociales ni à l’impôt sur le revenu. Il est également possible de cumuler cette prise en charge avec la prime transport. L’exonération fiscale et sociale pour le cumul du forfait mobilité durable et de la prise en charge des frais de transport public par l’employeur est augmentée de 600€ à 800€.

  • Défiscalisation des heures supplémentaires et complémentaires

La loi augmente la limite de défiscalisation des heures supplémentaires et complémentaires de 5 000€ à 7 500€ pour l’impôt sur le revenu à partir de 2022. Depuis 2019, la rémunération de ces heures est déjà exemptée de cotisations salariales.


Autres dispositifs

  • Evolution de la remise carburant

Depuis avril 2021, une remise carburant a été mise en place pour atténuer les prix élevés. Elle a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2022 et remplacée par une aide de 100€ pour les travailleurs modestes à partir de 2023. En même temps, une aide pour le covoiturage est mise en place.

  • Maintien du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie

Le gouvernement a maintenu le bouclier tarifaire pour contrôler l’augmentation du coût de l’énergie en 2023, avec un plafond de 15% (au lieu de 4% en 2022).

  • Limitation de la hausse des loyers

Limite de la hausse des loyers : fixée à un maximum de 3,5 % jusqu’au 30 juin 2023, et de 2,5 % dans les départements et régions d’outre-mer.
La surfacturation des loyers est interdite pour les logements avec toilettes communes ou problèmes d’isolation.
Pour les petites et moyennes entreprises, la hausse des loyers commerciaux est plafonnée à 3,5 % pour un an.

  • Suppression de la redevance audiovisuelle

Cette suppression représente 138 euros en métropole et 88 euros en Outre-mer de pouvoir d’achat pour les ménages.

  • Baisse des cotisations sociales pour les indépendants

Cette baisse atteint environ 550 euros par an pour les indépendants qui ont un revenu supérieur au SMIC et ceux qui ont un revenu inférieur ou égal au SMIC sont exonérés de cotisations. 

  • Revalorisation du point d’indice des agents publics

Le point d’indice est porté à 3,5 %. Cette augmentation est effective depuis le 1er juillet 2022.


Focus aides aux entreprises visant à compenser la hausse des coûts d'approvisionnement de gaz naturel et d'électricité

L’augmentation du coût du gaz et de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine affecte les particuliers et les entreprises, certaines d’entre elles envisageant même de réduire leurs productions. Pour limiter l’impact, le gouvernement a mis en place une aide pour les personnes physiques ou morales de droit privé résidentes fiscales françaises exerçant une activité économique particulièrement affectée. Le décret n°2022-967 du 1er juillet 2022 (prolongé par le décret n°2022-1575 du 16 décembre 2022 jusqu’en décembre 2023) définit les contours de cette aide.

 

Qui sont-elles?

Il s’agit des entreprises qui répondent aux conditions suivantes à la date de dépôt de la demande :

    • Elles ont été créées avant le 1er décembre 2021
    • Elles ont payé, au titre d’au moins un des mois de la période éligible trimestrielle considérée, un prix unitaire d’énergie, qui a au moins doublé par rapport au prix unitaire payé en moyenne pour la période de référence comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 202
    • Lorsqu’elles sont constituées sous forme d’association, elles sont assujetties aux impôts commerciaux ou emploient au moins un salarié
    • Elles ne se trouvent pas en procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire
    • Elles ne disposent pas de dette fiscale ou sociale impayée au 31 décembre 2021
    • Elles sont des entreprises grandes consommatrices d’énergie (les entreprises qui ont des dépenses d’énergie représentant au moins 3% du chiffre d’affaires réalisé au cours de la période de référence)
    • Elles n’exercent pas, à titre principal, une activité de productions d’électricité ou de chaleur, une activité d’établissement de crédits ou d’établissement financier 

Les périodes éligibles sont  :

    • Pour 2022 mars, avril et mai 2022/juin, juillet et août 2022/ septembre et octobre 2022 / novembre et décembre 2022
    • Pour 2023 janvier et février 2023 / mars et avril 2023 / mai et juin 2023 juillet et août 2023 / septembre et octobre 2023/ novembre et décembre 2023

Un guichet supplémentaire dit de « régularisation » est également ouvert entre le 16 janvier 2023 et le 31 décembre 2023 pour les régularisations des dépenses des énergies au titre des mois de mars à décembre 2022

Selon la situation de l’entreprise, le montant de l’aide est égal à : 

    • 30 % des coûts éligibles, avec un plafond de 2 M€ pour les entreprises subissant une baisse d’excédent brut d’exploitation de 30% par rapport à 2021 ou ayant un EBE négatif
    • 50% des coûts éligibles, avec un plafond de 25 M€ pour les entreprises dont l’EBE est négatif et dont l’augmentation des coûts éligibles s’élève au moins à 50% de la perte d’exploitation. L’aide est limitée à 80% du montant des pertes
    • 70% des coûts éligibles, avec un plafond de 50 M€ pour les entreprises qui respectent les critères de l’aide plafonnée à 25 M€ et qui exercent leur activité principalement dans un ou plusieurs des secteurs et sous-secteurs (annexe 1 du décret pour la liste). L’aide est limitée à 80% du montant des pertes


La CFDT Agri-Agro considère qu'il est important d'engager un dialogue social pour contrôler les coûts d'énergie en entreprise. Le but est d'éviter les dégradations dans les conditions d'emploi et les suppressions d'emploi. Les représentants du personnel doivent discuter les consommations et les dépenses en énergie avec les employeurs pour trouver des moyens de réduction. Les entreprises peuvent réduire les consommations en investissant dans l'efficacité énergétique et en adoptant une stratégie de réduction globale. Le renforcement du dialogue social est clé pour les transformations durables.

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Revue de pesse

© Thierry Nectoux/Chambre noire

[Syndicalisme Hebdo] 14 Mars 2023 “La CFDT demande au gouvernement de retirer son projet de réforme”
La CFDT a récemment tenu une réunion le 16 mars dernier, lors de laquelle elle a appelé le gouvernement à retirer son projet de réforme. La mobilisation citoyenne des derniers mois a été un facteur clé dans cette demande, alors que l'exécutif a choisi de passer en force en déclenchant l'article 49.3. Le Bureau national a fustigé l'attitude de l'exécutif, qui a ignoré la contestation en cours et a choisi d'ignorer la demande de la CFDT d'organiser une conférence sociale sur le travail. Lire l'article de Anne-Sophie Balle

© Stéphane Lagoutte/Challenges-RÉA

[Syndicalisme Hebdo] 14 Février 2023 “Nous allons franchir une nouvelle étape”
Avant la cinquième journée de manifestations, la CFDT hausse le ton en exigeant du gouvernement qu’il réponde à ce mouvement d’une ampleur inédite. L’intersyndicale appelle d’ailleurs à mettre la France à l’arrêt le 7 mars – une expression assumée par Laurent Berger, qui parle d’une nouvelle étape de la mobilisation. Lire l'article de Jérôme Citron et Téo Mollet

Laurent Berger RTL le 12 février 2023

[ENTRETIEN sur RTL]  12 Février 2023 Laurent Berger est l'invité Olivier Bost & Marie-Pierre Haddad dans "Le Grand Jury"
Le gouvernement  n’entend pas la majorité des français-es qui rejettent cette mauvaise reformes des retraites
Logiquement Laurent Berger indique que «l’action syndicale efficace» va consister à monter d’un ton, d’où l’appel à «mettre la France à l’arrêt» le 7 mars par tous les moyens légaux.  Voir ICI

Laurent Berger France Info 10 février 2023

[ENTRETIEN sur France Info TV]  10 Février 2023 Laurent Berger est l'invité de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous dans "8h30 France Info"
Laurent Berger, appelle le gouvernement à répondre aux manifestations contre la réforme des retraites, qui ont attiré plus d'un million de participants. Il critique l'absence de réponse du gouvernement et rejette l'appel du président Macron aux syndicats de ne pas perturber le pays, le qualifiant d'"anachronique". Il critique également l'inefficacité des débats parlementaires et appelle à une discussion sérieuse sur la proposition d'augmenter l'âge à 64 ans. Il ajoute qu'il n'a eu aucun contact avec l'Élysée depuis le début des manifestations. Voir ICI

[ENTRETIEN sur France 2]  02 Février 2023 Laurent Berger est l'invité de Caroline Roux dans "L'événement", émission spéciale retraites ne mobilisation exceptionnelle !
"Si la Première ministre avait dit : "on entend le message, on reprend depuis le début, on remet les choses à plat". On partirait sur un meilleur pied. Ce soir, on est dans un blocage à cause du gouvernement, pas des organisations syndicales." Laurent Berger Voir ICI

[Syndicalisme Hebdo] 01 Février 2023 Une mobilisation exceptionnelle !
Deux millions de personnes ont une nouvelle fois défilé dans toute la France le 31 janvier contre le projet de réforme du gouvernement, un niveau de mobilisation jamais atteint depuis 1995. Dans de nombreuses villes, la mobilisation était plus importante que lors du 19 janvier. Reportage à Évreux, Nancy et Paris. Lire l'article de Fabrice Dedieu, Emmanuelle Pirat et Claire Nillus

[ENTRETIEN sur France Info TV] 01 Février 2023 Yvan Ricordeau "Le fait marquant : ce mouvement social contre la reforme des retraites couvre l'ensemble des travailleurs et des secteurs."
Yvan Ricordeau Secrétaire National CFDT
 était l'invité de l'émission "L'éco" sur France Info TV A Voir ICI

[Syndicalisme Hebdo] 22 Janvier 2023 Le gouvernement rabote de 25 % la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi
Après un mois de concertation avec les partenaires sociaux, le gouvernement a dévoilé ses arbitrages sur la manière dont il entend faire varier l’indemnisation des demandeurs d’emploi en fonction de la conjoncture économique. La réforme sera appliquée à partir du 1er février 2023 avec de premiers effets attendus dès l’été.. Lire l'article de Anne-Sophie Balle

Revue de pesse CFDT AGRI AGRO

[CONFERENCE DE PRESSE] 23 Janvier 2023  Alexandre Dubois, Secrétaire général de la CFDT Agri-Agro, et son équipe présente la traditionnelle Conférence de presse de la CFDT AGRI-AGRO 
Au programme :
Transitions durables : Soyons au rendez-vous de l’histoire
Pouvoir d’achat et rémunérations
Salariés, exploitants, le bien-être agricole est l’affaire de tous A voir ici

Laurent Berger sur France 5

[ENTRETIEN sur France 5] 22 Janvier 2023 Laurent Berger : "J'appelle à la responsabilité du gouvernement. On ne peut pas faire passer de façon escamotée le texte de retraites dans ce climat social"
A partir de 00'48 min. A écouter ICI

Laurent Berger au siège de la CFDT à Paris, le 20 janvier 2023

[ENTRETIEN sur Mediapart ] 20 Janvier 2023 Laurent Berger : « La majorité pensait peut-être que la CFDT bluffait. On ne bluffait pas »
Après le succès massif de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT explique pourquoi il s’oppose à tout report de l’âge légal de départ et parie que l’unité syndicale se maintiendra sur ce thème. Il appelle les parlementaires à prendre leurs responsabilités. A lire ICI

Marylise Léon secrétaire général adjointe de la CFDT[ENTRETIEN sur France Bleu] 18 Janvier 2023 "On fait grève et on manifeste pour dire "64 ANS, C'EST NON". L'objectif n'est pas de bloquer le pays, mais de faire opposition à cette mesure brutale." »
Marylise Léon était l'invitée de France bleu le mercredi 18 janvier. A la veille de la mobilisation de la CFDT en intersyndicale le 19 janvier pour s'opposer au report de l'âge léga à 64 ans : elle a dénoncé cette mesure d'injustice sociale. Elle également rappelé la détermination de la CFDT à peser pour faire reculer le gouvernement tant que dureront les débats à l'Assemblée. Emission à réécouter ici (cliquer sur "replay du 18 janvier", Marylise Léon intervient à partir de 0'55

Article de Syndicalisme Hebdo du 17 Janvier 2023 Une lassitude nommée travail

[Syndicalisme Hebdo] 17 Janvier 2023 Une lassitude nommée travail
Ces pénibilités que l’on ne veut pas voir… Dans la continuité des travaux engagés par le comité d’experts réunis par la CFDT et la Fondation Jean-Jaurès sur le thème “Une société fatiguée ?”, Denis Maillard décrit les mécanismes qui aveuglent notre société à propos du travail. Lire l'article de Claire Nillus 

Laurent Berger France TV 16 Janvier 2023[ENTRETIEN] 16 Janvier 2023 "Cette réforme accentue les inégalités. les travailleurs de 2e ligne seront les plus touchés, c'est injuste."
Laurent Berger était l'invité de France info lundi 16 janvier. Il a appelé tous les travailleurs et travailleuses à se mobiliser le 19 janvier prochain, et à signer et partager largement la pétition intersyndicale pour combattre cette réforme brutale et injuste. Il a rappelé la cohérence de la CFDT, qui réaffirme depuis 1998 son opposition au report de l'âge légal de la retraite, critère le plus injuste, puisqu'on ne commence pas tous au même âge. Retrouvez ici les propositions de la CFDT pour un système plus solidaire. Une émission à revoir ci-après ou à réécouter ici.

Laurent Berger

[ENTRETIEN sur Quotidien sur TMC] 18 Janvier 2023  " ON MÈNE UN OBJECTIF SYNDICAL : LE RETRAIT DU REPORT DE L'ÂGE LÉGAL DE LA RETRAITE À 64 ANS"
Laurent Berger était l'invité de Quotidien sur TMC mercredi 18 janvier. A la veille de la mobilisation intersyndicale du 19 janvier pour lutter contre le report de l'âge légal de la retraite à 64 ans, il a appelé à manifester paciquement, dans l'un des 190 points de mobilisation en France et métropole. Il a rappelé l'injustice d'une telle mesure qui touche en premier lieu les travailleurs et travailleuses de la deuxième ligne. Il a aussi abordé la question de la fiscalité et appelé à ce que les plus riches partipent plus au bien commun. Une émission à

Marylise Léon BFM 11 janvier 2023

[ENTRETIEN] 11 Janvier 2023 "Les décisions du gouvernement n'ont pas été prises en fonction de la situation réelle des gens."
Marylise Léon était l'invitée de BFM le mercredi 11 janvier,  au lendemain de l'annonce du gouvernement notamment de reporter l'âge légal de la retraite à 64 ans. Elle a rappelé la position de la CFDT : elle se mobilisera en intersyndicale le 19 janvier pour s'opposer à ce report, mesure brutale et injuste qui toucherait surtout les travailleurs au salaire modeste, ayant commencé à travailler tôt. L'enjeu est aussi de faire reconnaître les critères de pénibilité, et rendre le système de retraite plus solidaire. Emission à revoir ici 

Laurent Berger SG de la CFDT[ENTRETIEN sur France Inter] 11 janvier 2023  - Laurent Berger - Projet retraites
Projet retraites : pour comprendre en 25 minutes l’analyse et la position de la ⁦CFDT⁩ écouter l'interview de Laurent Berger sur France Inter. Voir la vidéo

Yvan Ricordeau CFDT sur Europe 1[ENTRETIEN sur Europe 1] 11 Janvier 2023 "On n'est pas du tout dans la situation de 2003, 2010, ou 2014. cette réforme des retraites brutale est totalement injustifiée."
Yvan Ricordeau était l'invité d'Europe 1 mercredi 11 janvier. Il s'est exprimé sur la réforme des retraites annoncée le 10 janvier par le gouvernement, avec report de l'âge légal de la retraite à 64 ans. Il a réaffirmé que cette mesure était brutale, injuste, non justifiée par l'état actuel et futur du système de retraite. Il a appelé tous les travailleurs et travailleuses à participer à la mobilisation intersyndicale du 19 janvier et à signer et partager la pétition pour lutter contre cette réforme qui impactera surtout les travailleurs les plus modestes. Une émission à revoir et réécouter prochainement. Extrait 1   Extrait 2

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Très forte mobilisation à Roanne et Saint-Étienne

Une très forte mobilisation contre la retraite à 64 ans

Quelques photos de la manifestation à Saint-Etienne.

Départ de la manifestation

cortège de la manifestation cortège de la manifestation cortège de la manifestation

La place Jean Jaurès noire de monde !

La place Jean Jaurès noire de monde !

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Réforme des retraites : pour la CFDT, les 64 ans c’est non !

Le gouvernement vient de l’annoncer, son projet de loi intègre un report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Pour la CFDT 64 ans, c’est non !

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Projet retraites : Laurent Berger sur France Inter

Projet retraites : pour comprendre en 25 minutes l’analyse et la position de la ⁦CFDT⁩ écouter l’interview de Laurent Berger sur France Inter

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Note thématique une société fatiguée ? – Pénibilité, une lassitude nommée travail


Publié le 07/01/2023
Le projet de réforme des retraites en France a suscité de nombreux débats sur la notion de « pénibilité » au travail. Denis Maillard, en collaboration avec la CFDT, a mené un travail de longue haleine sur la fatigue au travail et a présenté des analyses et des propositions pour atténuer les effets néfastes de la pénibilité sur la santé des salariés. Bien que des efforts aient déjà été déployés pour améliorer les conditions de travail dans les usines, la pénibilité reste un problème complexe qui prend de nouvelles formes.

La chanson « Le travail, c’est la santé » d’Henri Salvador, popularisée en 1965, dénonce les effets néfastes du mode de vie « métro, boulot, dodo » sur la santé des individus. Elle met en lumière le fait que de nombreuses personnes travaillent pendant onze mois de l’année pour pouvoir prendre des vacances, mais sont épuisées lorsque celles-ci commencent. La chanson suggère également que les gens travaillent de manière effrénée pour pouvoir s’offrir le confort, mais que lorsqu’ils l’ont, ils sont déjà morts.

Depuis l’ère industrielle et ses Trente Glorieuses, le travail est perçu comme étant pénible et difficile, comme en témoignent plusieurs œuvres cinématographiques ou littéraires. Des efforts ont été déployés pour améliorer les conditions de travail grâce à l’ergonomie, aux évolutions des organisations du travail, aux avancées des CHSCT et aux obligations de l’employeur en matière de santé et de sécurité. Malgré ces efforts, la pénibilité au travail reste présente et peut prendre de nouvelles formes, notamment dans les nouvelles économies.

Malgré la désindustrialisation en France depuis les années 1980, le pays connaît actuellement un nombre plus élevé d’accidents mortels au travail que l’Allemagne, bien que le nombre d’industries soit moins important. Une étude de l’Insee de juillet 2020 révèle qu’une nouvelle condition ouvrière a émergé, avec des professions telles que les manutentionnaires, les caristes et les transporteurs qui ont remplacé les ouvriers de la chaîne tayloriste. Ces « ouvriers qualifiés de type artisanal » représentent 25% des ouvriers en général, tandis que les « ouvriers qualifiés de type industriel » ne représentent plus que 20%. En parallèle, une autre condition ouvrière majoritairement féminine a émergé, avec des femmes travaillant dans le domaine du « care » (santé, soins et aide à domicile, propreté, etc.). Les troubles musculo-squelettiques sont devenus la principale cause de maladies professionnelles, passant de moins de 5 000 cas au début des années 1990 à près de 45 000 aujourd’hui. En outre, 20% des accidents du travail concernent la zone du dos et sont liés aux manutentions.

Selon le « Baromètre annuel sur l’absentéisme » de Malakoff Humanis, 34% des arrêts maladie sont dus aux risques psychosociaux, qui reflètent l’intensification psychique du travail. Selon les déclarations des salariés, ces risques sont principalement liés aux « exigences de leur travail » et à une pression accrue. Depuis la pandémie de Covid-19 et l’essor des organisations de travail hybrides, le télétravail a également contribué à l’augmentation du mal-être et de la solitude des salariés. Selon le « Baromètre Paris WorkPlace » de l’Ifop, 34% des jeunes salariés travaillant dans un bureau à Paris se sentent « souvent » isolés. Toutefois, le télétravail peut également avoir des avantages en termes d’amélioration de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Selon une enquête de l’Ifop menée pour l’assureur Diot Siaci, 60% des salariés déclarent que leur métier a des conséquences négatives sur leur santé mentale (avec une surreprésentation des cadres, des personnes travaillant dans des structures de plus de 250 personnes et dans le secteur public) et 50% affirment que le travail a des conséquences négatives sur leur santé physique, principalement parmi les ouvriers, les salariés de TPE et ceux travaillant dans le secteur du commerce. Le télétravail semble délimiter la frontière entre ces deux groupes de personnes aux conditions de travail différentes.

Il y a eu de nombreuses avancées pour réduire la pénibilité du travail et les risques pour la santé et la sécurité dans l’industrie, mais il y a encore besoin de volontarisme politique et social pour avancer davantage. Cela nécessite de comprendre les reconfigurations récentes de l’économie et du travail et leurs effets sur la vie des travailleurs. Il est de plus en plus difficile de savoir ce que représente réellement le travail pour les contemporains, ce qui complique la compréhension de l’état actuel du travail et de ses conséquences pratiques sur la vie des gens.

Le livre « Troubles dans le travail » de Marie-Anne Dujarier, publié en 2021 et lauréat du prix du livre RH 2022, étudie les différentes significations du travail et comment elles sont actuellement décalées. Selon la sociologue, le travail est à la fois un concept et une pratique, qui comprend différentes actions de production impliquant des valeurs individuelles ou sociales et des débats politiques. Elle identifie trois significations principales du travail : l’activité, le produit ou « l’ouvrage » et l’emploi. Chacune de ces significations est liée à des enjeux différents, tels que la santé et la pénibilité, les débats éthiques et politiques sur l’utilité ou la nocivité de certaines productions, et les valeurs de solidarité, d’autonomie et de justice sociale.

Le travail est un concept et une pratique complexe qui peut être perçu de différentes manières : activité, produit ou emploi. Ces différentes significations du travail sont aujourd’hui décalées et déconnectées, ce qui a des conséquences sur les débats politiques et sur la compréhension de la réalité du travail. La rémunération n’est pas liée à l’utilité sociale ou à l’effort fourni, la gouvernance n’est pas indexée sur l’utilité sociale et la qualité des produits du travail n’a pas de lien avec la qualité du travail ou la qualité de vie au travail. Cette confusion a également un impact sur la place accordée au travail dans nos vies, avec un recul de 36 points en trente ans du nombre de personnes considérant le travail comme très important dans leur vie.

Le travail est considéré comme un moyen de produire des biens et de rémunérer les personnes qui y participent, mais il n’est pas considéré comme une valeur en soi. Le débat actuel autour du travail concerne sa valeur en termes de sens et de signification pour les individus et la société, ainsi que les hiérarchies sociales qui en découlent. Le travail est également considéré comme une expérience humaine qui a des conséquences sur le bien-être physique et mental des personnes qui y participent.

Selon l’historien François Vatin, l’idée de valeur du travail a été influencée par les schémas énergétiques du XIXe siècle, qui reliaient les sciences naturelles et sociales autour de la notion de travail. Cette conception du travail comme étant une dépense d’énergie a dominé la pensée et l’organisation du travail de l’ère industrielle jusqu’à aujourd’hui. Le travail est alors considéré comme mesurable et non comme une modalité de production, cachant ainsi la figure du travailleur derrière celle du travail. Cependant, cette vision du travail finit par détruire à la fois le sens et la substance du travail lorsque les conditions de production changent.

Au début des années 1990, il y a eu une amplification des discussions sur la valeur du travail et sa possible disparition. Cette inquiétude reflète en réalité une crise profonde touchant les notions d’activité, de produit et d’emploi, due à la perte massive d’emplois, à la perte de la figure du travailleur et à la perte du sens du travail. Cette crise avait commencé dans les années 1960 avec les réflexions sur la « nouvelle classe ouvrière » et l’effacement de l’ouvrier porteur d’espoirs révolutionnaires. Elle s’est approfondie avec la désindustrialisation et le chômage de masse, et s’est étendue avec l’explosion des risques psychosociaux, qui remettent en cause le sens du travail.
La notion de « travailleur-force-de-travail » a été effacée depuis les années 1990, alimentant l’idée d’une perte du travail et donc de la valeur du travail elle-même, qui a été à la base de la société moderne. Cette crise a engendré deux problèmes liés de manière indissociable.

Il est de plus en plus difficile de penser les formes modernes de travail et les pénibilités qui leur sont associées, car le concept de « travailleur-force-de-travail » est devenu obsolète. Même si la prise de conscience de l’importance des travailleurs essentiels a augmenté pendant le confinement, cette prise de conscience reste fragile, en particulier dans les professions tertiaires et d’encadrement où les individus se posent des questions sur le sens et l’utilité de leur travail immatériel ainsi que sur le mode de vie qui en découle.

Le travail productif est devenu beaucoup plus difficile à saisir. Des nouveaux prolétaires des services aux nouveaux travailleurs de l’immatériel numérique, il est de plus en plus difficile de comprendre ou de mesurer l’engagement (corporel ou non) des travailleurs. D’un côté, l’organisation du travail dans les services (soins, logistique, manutention, livraison) est soumise à une taylorisation ultime et à un management 2.0 basé sur les logiciels et les process, ce qui peut entraîner une augmentation des troubles musculosquelettiques. De l’autre côté, les cadres sont confrontés à la difficulté de mesurer « la charge mentale » liée à leur travail. Mais pour tous, la question demeure la même : comment identifier de la production (c’est-à-dire du travail) si l’on ne peut pas identifier de la dépense d’énergie ? Cette question est particulièrement pertinente dans le contexte de l’essor du télétravail durant le premier confinement : que font réellement les salariés ?

Pour les métiers de service qui ne peuvent pas être exercés à distance, la question de la pénibilité du travail se pose également, mais sous une forme différente. L’intensification du travail (manutention, soins, etc.) due au néotaylorisme qui a gagné ces activités entraîne une augmentation de la pénibilité. Cependant, cette pénibilité est principalement due au fait que notre imaginaire industriel, qui est encore prédominant aujourd’hui, nous empêche de comprendre les nouvelles pénibilités propres à l’essor de l’économie de services, un modèle productif dans lequel l’acte de production s’éloigne de nos représentations traditionnelles du travail. Le cas des caissières est particulièrement éclairant à cet égard : elles doivent manipuler de grandes quantités de produits, gérer de nombreuses tâches mentales (multitude de moyens de paiement, cartes de fidélité, contrôle des clients, etc.), tout en satisfaisant les clients et en effectuant souvent des tâches de polyvalence.

Pour réduire la pénibilité et les risques liés aux formes modernes de travail, il est nécessaire de comprendre comment fonctionne l’économie de services et comment elle reconfigure le travail et le sens qu’elle lui attribue. Cela implique de prendre en compte les témoignages des travailleurs sur leur travail, plutôt que de suivre l’imaginaire industriel qui a héroïsé le « travailleur-force-de-travail » sans se préoccuper de son travail réel et des conditions dans lesquelles il est effectué.

De plus, l’effacement du « travailleur-force-de-travail » a eu pour conséquence le glissement du sens de la valeur « travail ». Alors qu’elle était considérée comme une grandeur mathématique quantifiable, la notion de travail est devenue une grandeur morale à respecter. Cependant, la gauche et la politique dans son ensemble ont du mal à suivre cette évolution, et se sont ralliées depuis les années 1990 à une vision « de droite » du travail comme valeur morale, acceptant ainsi le modèle de la société de marché. Cette évolution a contribué à la crise de la gauche et à la perte de son sens de l’histoire et de ses finalités, alors qu’elle se tourne vers un discours sur le travail qui ne prend pas en compte les réalités du monde du travail aujourd’hui. Il est donc crucial de repenser la valeur du travail

Veuillez trouver en téléchargement la cinquième note thématique « Pénibilité, une lassitude nommée travail »
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Retraites : les annonces du gouvernement reportées au 10 janvier

À la surprise générale, le Président a annoncé le report des annonces sur la réforme des retraites. L’exécutif laisse passer les fêtes de fin d’année, prétextant des changements consécutifs à l’élection de nouveaux chefs de partis politiques. La CFDT espère que ce desserrement du calendrier va permettre d’aboutir sur des propositions ambitieuses en matière de pénibilité, carrières longues et retraite progressive.

La retraite ne sera pas au menu des fêtes de fin d’année. Alors que la Première ministre était censée annoncer les grandes lignes de la réforme le 15 décembre, le président de la République lui a coupé l’herbe sous les pieds le 12 décembre en annonçant le report des annonces au mardi 10 janvier. Une déclaration surprise qu’Emmanuel Macron justifie par la nécessité de donner du temps supplémentaire aux discussions avec les organisations syndicales, mais aussi avec les partis politiques puisque deux d’entre eux (Les Républicains et Europe Écologie-Les Verts) viennent d’élire une nouvelle direction.

« Cela permet d’avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui […] viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments clés de la réforme, échanger avec le gouvernement », a déclaré le chef de l’État en ouvrant la deuxième session plénière du Conseil national de la refondation (CNR) à l’Élysée. Officiellement, le calendrier de la réforme, lui, n’est guère modifié : un projet de loi en Conseil des ministres en janvier, des débats à l’Assemblée et au Sénat jusqu’au printemps prochain et un premier report de l’âge de départ à l’été.

Trois grands chantiers
Pour la CFDT, ces quelques semaines supplémentaires vont être mises à profit en vue de pousser ses revendications. Trois grandes thématiques sont jugées prioritaires : les carrières longues (augmenter le nombre de salariés concernés), la pénibilité (réintroduire d’une manière ou d’une autre les gestes répétitifs et le port de charges lourdes dans un dispositif adéquat) et le minimum contributif (obtenir un minimum au niveau du Smic avec une indexation automatique afin d’éviter tout décrochage).

Concernant ces trois chantiers, le gouvernement a laissé entendre, durant la concertation, qu’il pourrait bouger. Ce laps de temps supplémentaire devrait donc permettre de mieux identifier les marges de manœuvre et d’affiner les propositions. Bien entendu, les revendications de la CFDT ne se limitent pas à ces trois sujets. Cette réforme devrait également être l’occasion de réintroduire un dispositif de retraite progressive dans la fonction publique ou encore d’obtenir un « rendez-vous senior » dans les entreprises. La clé de la réforme des retraites passe en effet par une amélioration sensible de l’emploi des seniors en France – lequel est encore nettement en dessous de la moyenne européenne. « Si nous parvenons à faire remonter ce taux, une grande partie des problèmes de financement des retraites sera derrière nous », insiste Laurent Berger.

Pas de marchandage sur l’âge de départ !

Cependant, ces discussions ne doivent pas laisser penser un seul instant que des avancées sur ces trois sujets pourraient justifier, aux yeux de la CFDT, un report de l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans. « Ces derniers jours, nous avons pu lire dans la presse que le président de la République comptait convaincre la CFDT de modérer sa position sur les 64 ou 65 ans en échange de mesures sur la pénibilité ou les carrières longues. C’est peine perdue !, précise Yvan Ricordeau, secrétaire national chargé de la concertation retraites. Nous l’avons d’ailleurs redit à la Première ministre et au ministre du Travail lors de notre rendez-vous du 7 décembre. Nous ne rentrerons pas dans ce jeu de dupes, et il n’est pas acceptable que le gouvernement relaie cette petite musique. »

Si la CFDT joue le jeu de la concertation et ne renonce pas à obtenir des mesures dans l’optique améliorer le système, elle n’a pas changé d’idée quant au report de l’âge légal, car une telle mesure se révèle aussi injuste qu’inutile. La situation des régimes de retraite ne nécessite aucunement une mesure aussi brutale, qui pénaliserait d’abord les salariés les plus modestes.
Le report des annonces ne change donc rien à la position unanime des organisations syndicales. En cas de report de l’âge légal, toutes se mobiliseront contre cette mesure et par tous les moyens à leur disposition, y compris la grève. « Nous avons toujours dit que la période de concertation était trop courte pour travailler en toute sérénité. Constater que le calendrier se détend ne peut être qu’une bonne chose, conclut Yvan Ricordeau. Au gouvernement de montrer à présent qu’il souhaite réellement mettre à profit ces quelques semaines pour répondre au mieux aux revendications des organisations syndicales. »

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Élection d’un nouveau Secrétaire général

Suite au départ de Fabien Guimbretière, le Conseil fédéral de la CFDT Agri-Agro a procédé, le 8 décembre 2022, à l’élection d’Alexandre Dubois au poste de Secrétaire général de la CFDT Agri-Agro.

Alexandre Dubois succède donc à Fabien Guimbretière, lequel rejoint la commission exécutive de la CFDT.

Alexandre Dubois, qui a débuté sa carrière dans l’industrie laitière, a rejoint la fédération en 2017, prenant en charge, dans un premier temps, la coordination des branches professionnelles de la transformation agroalimentaire avant sa reconduction au poste de Secrétaire national CFDT Agri-Agro, fin 2021, sur les dossiers de l’activité revendicative, du dialogue social et de la politique de l’emploi et de la formation professionnelle.

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RÉFORME DES RETRAITES – TRACT « LES PREMIÈRES PROPOSITIONS DE LA CFDT SUR LA PÉNIBILITÉ ET L’EMPLOI DES SÉNIORS »

La concertation entre le Gouvernement et les partenaires sociaux s’est ouverte le 10 octobre. Les premiers échanges portent sur l’emploi des senior·es et la prévention de l’usure professionnelle, sujet sur lequel la CFDT est tout particulièrement engagée.
La CFDT a demandé une meilleure reconnaissance et réparation de la pénibilité au travail, notamment en réintégrant les quatre facteurs exclus du C3P (convention collective de prévention de la pénibilité) qui ont été transformés en C2P (convention collective de prévention de la pénibilité) en 2017. Ces facteurs comprennent les postures pénibles, les manutentions manuelles de charges, les vibrations mécaniques et l’exposition aux agents chimiques dangereux. La CFDT propose que ces facteurs soient réintégrés par voie d’accord de branche ou, à défaut, en s’appuyant sur les données statistiques d’accidents du travail et de maladies professionnelles par métier de la branche ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles). La reconnaissance de la pénibilité permet aux travailleurs de suivre une formation pour se reconvertir dans un métier moins pénible, de bénéficier d’un temps partiel sans perte de salaire ou de partir en retraite plus tôt.

La CFDT appelle également à l’extension de cette reconnaissance aux fonctionnaires et aux contractuels des fonctions publiques. En outre, la CFDT a demandé l’instauration d’un dialogue social spécifique sur l’emploi et le travail des seniors dans les branches et les entreprises, avec obligation de négocier. La CFDT soutient également la création d’un dispositif de maintien dans l’emploi des seniors, la mise en place de dispositifs de formation adaptés aux seniors et la prise en compte de la pénibilité des seniors dans les entretiens professionnels. Lire la suite

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