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Jurisprudence sur la gestion des œuvres sociales et culturelles du C.S.E.

Les modalités de distribution des activités sociales et culturelles ne relèvent pas du bon vouloir du CSE. En tant que domaine de compétence, elles doivent être mises en œuvre de manière objective et adéquate.

Cass. soc. 3 avril 2024, n° 22-16.812

Dans son arrêt du 3 avril 2024, la Cour de cassation est venue affirmer pour la première fois que, s’il appartient au comité social et économique de définir ses actions en matière d’activités sociales et culturelles, l’ouverture du droit de l’ensemble des travailleurs de l’entreprise à en bénéficier ne saurait être subordonnée à une condition d’ancienneté.

Contexte de la saisine 

Face aux événements ayant mené à la décision judiciaire, un CSE a mis en place un délai d’attente de six mois avant que les nouveaux employés puissent bénéficier des activités sociales et culturelles offertes par l’entreprise, une pratique courante inscrite dans le règlement intérieur. Cette mesure, perçue comme instaurant une inégalité de traitement parmi les employés, a été portée devant les tribunaux.

Les juges de première instance ont estimé que cette disposition traitait équitablement tous les employés, appliquant sans distinction le même délai de carence à leur arrivée dans l’entreprise, sans discrimination ni violation des droits. Ils ont jugé que cette mesure était justifiée pour prévenir l’opportunisme, compte tenu de la générosité des avantages sociaux et culturels proposés. En conséquence, ils ont déclaré la décision du CSE conforme aux règles.

L’analyse de la cour de Cassation 

De manière concise, la Cour de cassation a infirmé le verdict des juges de première instance. Elle affirme que la décision du CSE d’accorder des avantages sociaux et culturels ne saurait légitimer une discrimination basée sur l’ancienneté des salariés.

Le CSE jouit d’une exclusivité en matière d’organisation des activités sociales et culturelles, lui permettant de fixer seul les critères d’attribution de ces avantages.

Néanmoins, cette prérogative est encadrée par une règle claire : les décisions du CSE ne doivent pas être entachées de discrimination. Les juges ont validé cette approche, reconnaissant la légitimité de l’action du CSE tant qu’elle ne transgresse aucun des critères discriminatoires énoncés à l’article L. 1132-1 du Code du travail.

Alors, quelle est la raison de cette décision ?

La Cour de cassation s’est simplement appuyée sur le principe fondamental permettant d’évaluer la légitimité d’une différence de traitement. En effet, pour être considérée comme juste, toute « différence » doit s’appuyer sur des critères objectifs et significatifs.

justice

Justice en pratique 

Il est concevable pour le CSE de limiter l’accès à certaines ASC exclusivement aux salariés parents de jeunes enfants, excluant de ce fait les autres. Toutefois, la question de l’ancienneté soulève davantage de débats. En effet, en matière d’équité, tous les employés devraient bénéficier d’un traitement uniforme. Cette observation avait été notée par les juges de première instance, qui n’en ont cependant pas tiré toutes les implications, selon la Cour de Cassation. La distinction basée sur la courte durée d’appartenance à l’entreprise semble remettre en question le sentiment d’appartenance à celle-ci.

Il est important de souligner que l’intégration de nouveaux membres ainsi que les départs ont un impact sur le budget du CSE, influençant généralement de manière positive le financement des activités sociales et culturelles. Chaque nouvelle recrue contribue effectivement à l’enrichissement du budget dédié aux œuvres sociales et culturelles. Dès lors, pourquoi les nouveaux arrivants ne jouiraient-ils pas des avantages des ASC, au moins pour cette raison financière ? Voici un argument « objectif » justifiant l’accès aux prestations, même sous l’angle économique. Même les périodes d’essai, quand elles ne mènent pas à une embauche définitive, participent à cette contribution durant le temps de leur réalisation effective.

Au sein du CSE désireux de moduler ses contributions aux employés récemment intégrés, qui influent moins sur la masse salariale tout en bénéficiant des activités proposées, il est crucial de ne pas baser l’éligibilité aux ASC uniquement sur l’ancienneté. Il convient plutôt d’associer cette éligibilité à divers critères, de réajuster les sommes allouées par avantage et de planifier les prises en charge progressivement, en veillant à appliquer ces directives de manière équitable à tous les employés, qu’ils soient nouvellement arrivés ou qu’ils aient une ancienneté plus significative.

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5ème séance de négociation « Pacte de la vie au travail »

Pacte de la vie au travail

Pacte de la vie au travail : Un nouveau souffle pour les transitions professionnelles et l’emploi des seniors.

Le vendredi 2 février 2024 a marqué une étape clé dans le dialogue social français avec la tenue de la 5ème séance de négociation du « Pacte de la Vie au Travail ». Les partenaires sociaux, résolus à avancer sans l’ingérence gouvernementale, ont mis l’accent sur la transcription fidèle des accords dans la législation, s’engageant dans une première phase de négociation centrée sur les transitions professionnelles et l’emploi des seniors.

Transitions professionnelles : Vers une simplification et un accompagnement renforcé

La CFDT a ouvert le débat en rappelant l’importance d’un droit à la reconversion professionnelle ancré territorialement, soulignant la nécessité de simplifier l’offre pléthorique de dispositifs existants pour la rendre plus accessible. L’accent a été mis sur l’amélioration de l’accompagnement via le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP), notamment pour les petites entreprises dépourvues de services RH dédiés. Les syndicats ont également critiqué l’efficacité actuelle de l’entretien professionnel et ont appelé à une plus grande responsabilité des employeurs dans le financement de la formation continue.

L’Emploi des seniors au cœur des débats

Dans l’après-midi, l’emploi des seniors a pris le devant de la scène. La CFDT a souligné les défis posés par le vieillissement de la population active et la nécessité d’aborder tous les aspects du maintien en emploi, de l’anticipation de la fin de carrière à la soutenabilité du travail. Des propositions telles que des rendez-vous « perspectives professionnelles » et des aménagements de fin de carrière ont été avancées pour répondre à ces enjeux.

Divergences et perspectives

Les discussions ont révélé des divergences notables entre les attentes des organisations syndicales, focalisées sur la qualité de l’emploi et les conditions de travail, et celles des organisations patronales, plus orientées vers les besoins économiques et le financement de la reconversion. Ces dernières ont proposé des solutions comme le co-investissement dans la formation et l’introduction d’un « CDI Senior » pour améliorer l’employabilité des seniors, tout en soulignant la nécessité de changer les perceptions sur cette tranche d’âge du marché du travail.

Vers un avenir plus inclusif

La 5ème séance de négociation du Pacte de la Vie au Travail met en lumière les défis et les opportunités liés aux transitions professionnelles et à l’emploi des seniors. Alors que les partenaires sociaux continuent de débattre et de raffiner leurs propositions, l’objectif commun reste clair : construire un marché du travail plus inclusif et adaptatif, capable de répondre aux besoins d’une société en constante évolution.

Pour la CFDT, les propositions patronales énoncées lors de cette séance ne répondent pas aux enjeux et au changement de paradigme attendu pour réellement favoriser le maintien en emploi des seniors. La prochaine séance de négociation aura lieu le mercredi 7 février et sera consacrée aux transitions et parcours professionnels.
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Pour une agriculture durable et attractive

Agriculture durable et attractive

Dans un contexte mondial marqué par des turbulences géopolitiques et des perturbations climatiques et environnementales, nous sommes amenés à remettre en question nos modèles économiques, sociaux et de production. Le secteur agricole n’est pas épargné par ces défis et doit se réinventer pour assurer une agriculture à la fois durable et séduisante, un objectif que nous soutenons depuis longtemps pour le bien-être des agriculteurs et des travailleurs agricoles.

L’élaboration d’une nouvelle Loi d’orientation et d’avenir pour l’agriculture se fait attendre. Depuis le début de l’année 2023, des mois de discussions impliquant divers acteurs – professionnels de l’agriculture, société civile, autorités publiques – ont mis en lumière plusieurs enjeux clés et pistes de solutions, notamment la nécessité d’établir une direction claire et durable.

Il est essentiel de répartir plus équitablement la valeur ajoutée le long de la chaîne de production et de distribution alimentaire, en favorisant des filières plus justes et une distribution plus équitable des richesses. Cela implique le renforcement et l’application de la Loi EGALIM pour des négociations commerciales équitables et la fixation de prix justes, ainsi que la promotion de 50% de produits locaux, dont 20% de produits bio, dans la restauration collective publique et, depuis 2024, en entreprise.

Il faut également soutenir la création de filières au niveau local, reconnaissant l’importance du caractère territorial dans l’organisation des circuits alimentaires pour un modèle plus vertueux sur les plans économique, social et environnemental, tant pour les professionnels que pour les citoyens.

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Agriculture durable et attractive

Des politiques publiques cohérentes et de long terme sont nécessaires pour :

  • Une transition écologique équitable : elle doit s’accompagner de moyens en termes de formation, d’orientation, de renouvellement des actifs, d’aide à la décision et au traitement des démarches administratives, afin de garantir une agriculture durable. Il est crucial de maintenir le cap pour produire une alimentation saine et durable accessible à tous.
  • Un rôle clé de l’Europe pour notre agriculture : le repli sur soi serait préjudiciable ! La Politique agricole commune devrait intégrer une dimension alimentaire européenne, harmoniser les normes environnementales et sociales de la production à la consommation, instaurer une traçabilité européenne des produits, et renforcer les contrôles. Des mesures miroirs avec des pays hors de l’UE sont nécessaires pour élever les standards tout en protégeant la santé de la planète.

Nous sommes à un moment décisif pour adopter une politique globale qui accompagne l’adaptation de notre modèle alimentaire face aux enjeux mondiaux, en dépassant les solutions court-termistes aux crises successives. Le changement climatique est un défi majeur pour notre agriculture, s’inscrivant dans la durée et ne pouvant plus être traité comme une crise temporaire à chaque élection.

Pour la CFDT Agri Agro, les clés du succès résident dans un débat éclairé, un dialogue social soutenu, une cohérence des politiques publiques et une application constante des décisions.

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903 morts au travail en 2022 : un record

Les Facteurs Accidentogènes au Travail

Analyse de la sécurité au travail : Un enjeu croissant

L’année 2022 a marqué un tournant sombre dans l’histoire de la sécurité au travail. Avec 903 décès survenus en milieu professionnel, un record a été établi, soulignant l’urgence d’une révision approfondie du droit du travail. Ces chiffres, bien plus que de simples statistiques, reflètent des vies brisées et des familles ébranlées, mettant en lumière les lacunes dans la protection des travailleurs.

Cette hausse alarmante de la mortalité au travail n’est pas un phénomène isoléLes Facteurs Accidentogènes au Travail mais le symptôme d’un malaise plus profond. Elle met en exergue le rôle fondamental de l’inspection du travail dans la prévention des accidents. Ces organismes, chargés de veiller au respect des normes de sécurité, se retrouvent souvent débordés ou limités dans leurs capacités d’action, laissant des failles dans le filet de sécurité censé protéger les salariés.

Il est essentiel de comprendre que derrière chaque accident, il y a une histoire humaine, un travailleur qui méritait un environnement sûr et une protection adéquate. La question n’est pas seulement de respecter le droit du travail, mais de reconnaître la valeur de chaque individu au sein de l’écosystème professionnel. Ce record tragique doit être un catalyseur pour des changements significatifs et immédiats.

Les efforts pour améliorer la sécurité au travail doivent être intensifiés, notamment à travers des inspections plus fréquentes et rigoureuses. Il est crucial que chaque entreprise comprenne l’importance de respecter scrupuleusement les réglementations en vigueur. L’investissement dans la formation adéquate des employés, en particulier dans les secteurs à haut risque, devient impératif pour réduire les facteurs accidentogènes.

Enfin, le temps de travail est un élément à ne pas négliger. Des heures excessives ou des cadences de travail irréalistes augmentent non seulement le risque d’accidents, mais aussi l’usure psychologique et physique des salariés. Il est temps de remettre l’humain au cœur des préoccupations professionnelles, pour que la sécurité ne soit plus une option, mais une garantie.

Les facteurs accidentogènes au travail : Une augmentation inquiétante

L’augmentation alarmante de 33 % des accidents mortels au travail en 20221 révèle des failles profondes dans notre approche de la sécurité professionnelle. Ces facteurs accidentogènes variés nécessitent une attention immédiate pour prévenir de futures tragédies.

Un des aspects les plus critiques est le temps de travail. Des horaires prolongés et des charges de travail excessives ne sont pas seulement des sources de stress et d’épuisement, mais aussi des catalyseurs d’accidents. La fatigue et la pression incessante compromettent la vigilance des salariés, augmentant ainsi le risque d’erreurs fatales. Il est impératif de repenser l’organisation du travail pour garantir des conditions plus sûres et humaines.

Par ailleurs, une formation adéquate est souvent négligée dans de nombreux secteurs. Cette lacune expose les travailleurs à des dangers qu’ils ne sont ni équipés ni préparés à affronter. Des programmes de formation complets et réguliers sont essentiels pour équiper adéquatement les salariés face aux risques spécifiques de leur environnement de travail.

facteurs accidentogènesL’inspection du travail joue un rôle crucial dans l’identification et la correction des facteurs accidentogènes. Cependant, des ressources insuffisantes et un manque de pouvoir d’action limitent souvent leur efficacité. Un renforcement de ces organismes est nécessaire pour assurer un contrôle plus strict et fréquent des conditions de travail, conformément au droit du travail.

Le Travail et ses risques : Une réalité à ne pas ignorer

La prise de conscience des risques liés au travail est cruciale pour comprendre l’ampleur de ce record. Ces risques ne se limitent pas à des accidents isolés mais sont le résultat d’une chaîne de facteurs négligés, allant du non-respect du droit du travail à des politiques de sécurité insuffisantes.

Les Facteurs Accidentogènes au Travail

La variété des risques professionnels exige une approche multidimensionnelle. Il ne suffit pas de se concentrer sur les aspects physiques des accidents, mais aussi sur leur dimension psychologique et sociale. La santé mentale des travailleurs, souvent négligée, joue un rôle crucial dans la prévention des accidents.

Les Facteurs Accidentogènes au Travail

Réflexion sur la Responsabilité Collective et Individuelle

Une réflexion s’impose sur la responsabilité partagée entre les différents acteurs du monde du travail. Cette responsabilité ne se limite pas à l’application stricte du droit du travail, mais s’étend à une prise de conscience collective des enjeux de la sécurité au travail.

Les syndicats jouent un rôle crucial dans cette démarche. En tant que représentants des salariés, nous devons non seulement défendre les droits des travailleurs, mais également promouvoir activement des politiques de prévention et de formation adéquate. Leur action est essentielle pour sensibiliser à l’importance de la sécurité et pour veiller au respect des normes établies.

De leur côté, les employeurs doivent reconnaître leur part de responsabilité dans la sécurisation des lieux de travail. Cela passe par un respect intransigeant des règlements, mais aussi par une écoute attentive des besoins et des préoccupations de leurs employés, notamment en ce qui concerne le temps de travail et les conditions de travail.

L’État, à travers les organismes d’inspection du travail, doit également assumer son rôle de garant du respect des lois et des règlements. Une surveillance accrue et des sanctions plus sévères contre les manquements aux normes de sécurité sont nécessaires pour prévenir de futurs accidents.

Enfin, chaque salarié a également une part de responsabilité individuelle. La sensibilisation aux facteurs accidentogènes et la vigilance constante sont indispensables. Chaque travailleur doit être acteur de sa propre sécurité, en respectant les protocoles établis et en signalant toute situation dangereuse ou irrégulière.

Ainsi, la lutte contre les accidents de travail est une responsabilité partagée. Elle exige un engagement de tous les instants de la part de tous les acteurs impliqués. Il est impératif que chacun prenne conscience de l’importance de son rôle et agisse en conséquence pour garantir un environnement de travail plus sûr.

«Ça ne baisse pas depuis dix ans», relevait le secrétariat d’État chargé de la Santé au travail lors de la présentation du Plan santé au travail 2021-2025.

Vers un avenir plus sûr : Actions et engagements

Chaque acteur du monde du travail doit prendre part à cette transformation essentielle. Les syndicats, les entreprises, l’État, et chaque individu doivent s’engager dans une démarche proactive pour garantir un environnement de travail plus sûr.

Ensemble, en adoptant ces mesures, en s’engageant dans une démarche proactive, et en travaillant main dans la main, nous pouvons transformer le milieu de travail en un espace plus sûr pour tous. Il est temps de tourner la page sur ce triste record et de construire un avenir où le travail ne rime plus avec danger, mais avec sécurité et bien-être.

À LIRE AUSSI

 
Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles

Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles, Livre de Véronique Letourneux, Bayard éditions, 300 pages (2021).

Publié par Jérôme Stravianos dans Actualités, CFDT Agri-Agro, 0 commentaire

Assurance chomage, ce qui pourrait changer en 2024 pour la cible

Publié le 08/01/2024

 

Les Enjeux de l’Assurance Chômage en 2024

L’assurance chômage représente un pilier central de la protection sociale en France. Alors que l’année 2024 s’annonce, elle se trouve à la croisée des chemins, impactée par des dynamiques économiques et sociales complexes. Cette partie vise à définir les enjeux actuels de l’assurance chômage et à anticiper les changements qui pourraient survenir, affectant directement les salariés, les adhérents et les sympathisants de la CFDT.

Présentation de l’Assurance Chômage Actuelle

Actuellement, l’assurance chômage joue un rôle crucial en offrant un soutien financier aux demandeurs d’emploi. Les règles d’indemnisation en place visent à garantir un revenu de remplacement, tout en encourageant le retour à l’emploi. Cette assurance est financée par la contribution des entreprises et gérée par les partenaires sociaux, dont la CFDT est un acteur clé.

Impact du Contexte Économique et Social

Dans un contexte marqué par des changements démographiques et des défis économiques, l’emploi des séniors et la situation des jeunes entrent en ligne de compte. Les modifications envisagées pour 2024 pourraient réformer les modalités actuelles, telles que la mensualisation des versements et la dégressivité des allocations, dans le but d’adapter l’assurance chômage aux réalités du marché du travail.

Anticipation des Changements en 2024

Avec la loi sur les retraites de 2023, le paysage de la protection sociale en France est en pleine évolution. Il est crucial pour les créateurs d’entreprise et les employeurs de comprendre ces changements pour se préparer aux nouvelles réalités du marché du travail. Les réformes à venir pourraient redéfinir l’équilibre entre protection des travailleurs et flexibilité pour les entreprises, un sujet au cœur des préoccupations de la CFDT.

L’Impact du Nouvel Accord et de la Loi sur les Retraites de 2023

Les réformes prévues en 2024 en matière d’assurance chômage sont profondément influencées par le nouvel accord entre les partenaires sociaux et les implications de la loi sur les retraites de 2023. Cette section explore comment ces changements pourraient remodeler les règles d’indemnisation et leurs répercussions sur différents groupes concernés.

Description du Nouvel Accord sur l’Assurance Chômage

Le nouvel accord prévoit de revisiter les règles d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi. Il est attendu que ces changements répondent mieux aux besoins actuels du marché du travail, tout en préservant l’équilibre financier du système d’assurance chômage. La CFDT, en tant qu’acteur clé, a joué un rôle significatif dans l’élaboration de ces nouvelles directives.

Analyse des Règles d’Indemnisation Modifiées

Les modifications apportées aux règles d’indemnisation pourraient inclure la dégressivité des allocations et la mensualisation des versements. Ces ajustements visent à inciter à la reprise d’emploi tout en offrant une protection adéquate durant les périodes de chômage. La CFDT s’assure que ces changements restent équitables pour tous les travailleurs, en particulier pour les populations vulnérables.

Conséquences de la Loi sur les Retraites de 2023

La récente loi sur les retraites de 2023 a d’importantes implications sur l’emploi des séniors et, par extension, sur l’assurance chômage. Ces réformes pourraient modifier la manière dont les seniors interagissent avec le marché du travail et bénéficient des allocations de chômage, un aspect crucial pour la CFDT qui milite pour la défense des droits des travailleurs âgés.

Conséquences pour les Différents Acteurs

Les réformes prévues dans le domaine de l’assurance chômage en 2024 ne sont pas sans conséquences pour les divers acteurs concernés. Cette partie examine les impacts potentiels sur les demandeurs d’emploi, les entreprises, les créateurs d’entreprise, ainsi que sur l’emploi des séniors.

Incidence sur les Demandeurs d’Emploi

Les changements envisagés, notamment en termes de dégressivité des allocations et de mensualisation des versements, pourraient redéfinir le paysage de l’indemnisation pour les demandeurs d’emploi. Ces ajustements ont pour but de trouver un équilibre entre soutien financier adéquat et incitation à la reprise d’activité professionnelle.

Effets sur les Entreprises

La contribution des entreprises à l’assurance chômage est un autre aspect essentiel des réformes. Les ajustements prévus pourraient influencer la façon dont les entreprises participent financièrement au système, avec des implications potentielles sur leur politique de recrutement et de gestion des ressources humaines.

Implications pour les Créateurs d’Entreprise

Les créateurs d’entreprise font également partie des acteurs affectés. Les réformes pourraient offrir de nouvelles opportunités ou présenter des défis, notamment en termes de soutien et de couverture offerts pendant les phases initiales de création et de développement d’entreprise.

Répercussions sur l’Emploi des Séniors

Enfin, l’emploi des séniors est une question cruciale, surtout à la lumière de la loi sur les retraites de 2023. Les modifications dans l’assurance chômage pourraient influencer leur participation sur le marché du travail et les conditions de leur transition vers la retraite.

Interrogations et Perspectives

La réforme de l’assurance chômage en 2024 suscite de nombreuses interrogations. Cette section aborde les questions clés et les perspectives futures concernant les changements prévus, en se focalisant sur leur impact pour les acteurs impliqués, notamment les demandeurs d’emploi, les entreprises et les créateurs d’entreprise.

Questionnements autour de l’Équité et de l’Efficacité des Nouvelles Mesures

La refonte des règles d’indemnisation et la mise en place de la dégressivité des allocations soulèvent des questions d’équité. Comment ces changements affecteront-ils différents groupes de travailleurs, en particulier les plus vulnérables ? La CFDT joue un rôle crucial dans le débat pour garantir que ces réformes soient justes et bénéfiques pour tous.

Défis Futurs et Attentes des Adhérents de la CFDT

Les adhérents et sympathisants de la CFDT s’attendent à ce que les réformes soutiennent efficacement les demandeurs d’emploi, tout en favorisant un marché du travail dynamique et inclusif. Les défis futurs incluent l’intégration des préoccupations des seniors et des jeunes dans la politique d’emploi.

Analyse Critique des Propositions et de leur Potentiel Impact

Il est essentiel d’évaluer de manière critique les propositions de réforme, notamment leur impact sur l’emploi des séniors et les créateurs d’entreprise. La CFDT s’engage à analyser ces aspects pour orienter les discussions et les négociations en vue de trouver les meilleures solutions possibles.

Vers une Mobilisation et Participation Active

Face aux réformes potentielles de l’assurance chômage en 2024, il est crucial d’encourager une mobilisation et une participation actives des salariés, des adhérents et des sympathisants de la CFDT. Cette section propose des pistes d’action et souligne l’importance de l’engagement collectif dans le cadre de ces changements.

Participation des Salariés et Sympathisants CFDT

Il est important que les salariés et les sympathisants de la CFDT participent activement au dialogue social autour des réformes. Leur voix est essentielle pour façonner des politiques d’assurance chômage justes et efficaces, qui prennent en compte les besoins des demandeurs d’emploi et respectent les règles d’indemnisation.

Actions pour Influencer les Décisions Futures

La CFDT encourage ses membres à se mobiliser pour influencer les décisions concernant la dégressivité des allocations, la mensualisation des versements, et l’impact de la loi sur les retraites de 2023 sur l’emploi des séniors. Cela peut inclure des campagnes de sensibilisation, des réunions d’information, et la participation à des consultations publiques.

Appel à la Vigilance et à l’Engagement

L’engagement des créateurs d’entreprise et des entreprises dans le débat est également crucial. La CFDT appelle à une vigilance continue pour s’assurer que les contributions des entreprises à l’assurance chômage soient équitables et bénéfiques pour l’ensemble des acteurs du marché du travail.

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Négociation du “Pacte de la vie au travail”

Pacte de la vie au travail

Le 22 décembre dernier, les locaux du Medef ont accueilli la première séance de la négociation nationale interprofessionnelle intitulée « Pacte de la vie au travail ». Cet événement marque une étape cruciale dans l’élaboration de politiques du travail plus adaptées aux réalités contemporaines, notamment à la suite de la crise sanitaire et des récents mouvements sociaux.

L’ouverture de cette session a été marquée par un tour de table des cinq organisations syndicales et des trois organisations patronales, chacune exprimant ses attentes et perspectives. L’objectif principal de cette première rencontre était de mettre en place l’organisation de la négociation, définissant la taille des délégations, le lieu et le calendrier, en conformité avec l’Accord National Interprofessionnel (ANI) de 2022 sur le Paritarisme.

Le positionnement stratégique de la CFDT

 

La délégation de la CFDT, conduite par Yvan Ricordeau, a clairement positionné cette négociation comme un moment stratégique. Soulignant les enseignements de l’enquête « Parlons travail » de 2016, la CFDT a mis en avant la nécessité de réviser les fondamentaux du rapport au travail, une exigence rendue encore plus pressante par la pandémie et la récente réforme des retraites.

La CFDT aspire à une négociation centrée sur des droits concrets, notamment en ce qui concerne l’emploi des seniors, la gestion de l’usure professionnelle et la mise en place du compte épargne-temps universel (CETU). Cependant, la délégation a également pointé du doigt deux obstacles majeurs : la neutralité financière exigée par le document d’orientation et la nécessité de traiter les sujets soulevés par le gouvernement pour éviter une réforme unilatérale du marché du travail.

Entre convergences et divergences

Les discussions ont révélé des points de convergence, notamment sur les enjeux des parcours professionnels, mais aussi des divergences significatives. Certaines organisations syndicales ont exprimé le désir de remettre en question la réforme des retraites et de réouvrir les discussions sur la pénibilité. Du côté des organisations patronales, l’accent a été mis sur l’augmentation du taux d’emploi et la simplification des dispositifs de transition professionnelle, bien que des réserves aient été émises sur le CETU.

Vers une négociation structurée en trois phases

 

Les partenaires sociaux ont convenu d’une négociation en trois phases, débutant par un diagnostic en janvier, suivi d’une phase de négociation proprement dite et se concluant par une phase d’arbitrage final en mars. L’objectif est d’aboutir, si possible, à un ANI unique couvrant tous les sujets abordés.

Perspectives et enjeux futurs

 

Cette première séance de négociation du Pacte de la vie au travail pose les jalons d’un débat crucial pour l’avenir du travail en France. Les mois à venir seront déterminants pour aligner les positions et concrétiser les aspirations des travailleurs et employeurs dans un contexte socio-économique en constante évolution. Les défis sont nombreux, mais cette négociation offre une occasion unique de remodeler le paysage du travail français pour les années à venir.

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Hommage à Jacques Delors : Bâtisseur de l’Europe et Syndicaliste Visionnaire

Hommage à Jacques Delors : Bâtisseur de l’Europe et Syndicaliste Visionnaire

Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne et symbole de la gauche française, a laissé une marque significative dans l’histoire de l’Europe en tant que fervent défenseur des travailleurs et du syndicalisme, contribuant ainsi à l’unification de l’Europe et à la promotion de la justice sociale. Son héritage perdure en inspirant les générations futures à poursuivre une Europe forte et unie.

L’Héritage de Jacques Delors : Bâtisseur de l’Europe Moderne

Jacques Delors,

Jacques DelorsPhoto Philippe Grangeaud

Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne et figure emblématique de la gauche française, nous a quittés mercredi 27 décembre, laissant derrière lui un héritage européen remarquable et une inspiration profonde pour les générations futures.

Sa contribution à la construction de l’Union européenne est inestimable. Sous sa présidence, l’Union a connu une expansion significative, passant de 10 à 15 pays, et a posé les fondements du marché unique européen ainsi que de l’euro. Ces réalisations ont façonné l’Europe que nous connaissons aujourd’hui, une Union unie, dynamique et prospère.

Les hommages à sa mémoire reflètent l’impact qu’il a eu sur l’Europe et le monde. Des dirigeants comme Olaf Scholz, Ursula von der Leyen et Charles Michel ont salué sa vision, son engagement et son rôle de bâtisseur de l’Europe. Ursula von der Leyen, actuelle présidente de la Commission, l’a célébré comme un « visionnaire qui a rendu notre Europe plus forte » []

L’impact de Jacques Delors va bien au-delà de son rôle dans la construction européenne. Il a été un homme de valeurs, un Européen convaincu et un modèle de rigueur intellectuelle et morale. Sa disparition marque la fin d’une ère, mais son héritage continuera à inspirer et guider ceux qui croient en une Europe unie et prospère.

Sa vie et son œuvre resteront gravées dans l’histoire comme celles d’un homme qui a non seulement façonné l’Europe, mais aussi touché la vie de nombreux Européens par son dévouement et sa passion pour un continent uni et fort​.

Jacques Delors : Un Syndicaliste Engagé et Inspirant au Cœur de la CFDT

Jacques Delors à la séance de clôture du Congrès de l'Europe

Jacques Delors à la séance de clôture du Congrès de l’EuropePhoto Nationaal Archief

La trajectoire remarquable de Jacques Delors ne se limite pas à son rôle de bâtisseur de l’Europe. Avant de devenir une figure politique française et européenne incontournable, Delors a d’abord été un syndicaliste passionné et engagé.

À l’âge de 20 ans, alors jeune employé à la Banque de France, il rejoint la CFTC en 1945, marquant ainsi le début de son parcours syndical. Delors a été un militant actif au sein du groupe « Reconstruction », un collectif influent qui a joué un rôle clé dans la transformation de la CFTC en CFDT.

La CFDT, reconnaissant son héritage et son apport, le décrit comme un « homme exceptionnel » et une source d’inspiration pour le syndicat. En 2008, Delors a accordé une interview approfondie à la branche retraités de la CFDT, témoignant de son engagement de longue date et de son influence au sein de la centrale syndicale. []

Même des années après avoir quitté ses fonctions actives, Delors est resté connecté à la CFDT. En 2009, il a participé à un débat important avec les militants de la CFDT Ile-de-France lors de leur congrès. Cette rencontre, décrite par Diego Melchior, membre du bureau national confédéral et responsable de la CFDT Ile-de-France, souligne l’influence continue de Delors au sein de la CFDT. Melchior se souvient de Delors comme d’une « figure de référence« , soulignant son rôle dans la formation des idées et des politiques du syndicat.

L’adhésion continue de Delors à la CFDT jusqu’à ses derniers jours témoigne de son engagement indéfectible envers les valeurs syndicales et son attachement à la cause des travailleurs. Son parcours illustre parfaitement la fusion entre son engagement syndical et son action politique, contribuant ainsi à façonner non seulement le paysage politique européen mais aussi le mouvement syndical français.

Jacques Delors laisse derrière lui un héritage riche et diversifié, marqué par son engagement envers l’Europe et le syndicalisme, illustrant son dévouement à la justice sociale et à l’amélioration des conditions de travail partout en Europe.

Publié par Jérôme Stravianos dans Actualités