PLFSS 2025 : Un budget insuffisant et injuste pour les plus vulnérables

PLFSS

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025 a été présenté avec un léger retard, suscitant des réactions partagées. Bien qu’il inclue certaines avancées positives, ce budget reste sévère pour les populations les plus vulnérables et ne répond pas aux besoins fondamentaux de notre système de santé. Analysons les points forts de ce PLFSS 2025 ainsi que ses insuffisances notables.

Des avancées à reconnaître, mais trop limitées

La CFDT a identifié des aspects positifs dans ce PLFSS, notamment la transposition de l’Accord national interprofessionnel sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (ATMP), qui vise à renforcer la protection des victimes. Le maintien du financement du service public de la petite enfance ainsi que du soutien à la prise en charge du handicap et de la perte d’autonomie constitue également une avancée, bien que ces mesures restent insuffisantes par rapport aux attentes des partenaires sociaux.

La CFDT salue également la réduction des exonérations systématiques de cotisations, qui avaient conduit à une déresponsabilisation des entreprises. Cet ajustement marque une avancée, mais demeure timide face aux défis de financement de la protection sociale.

Des mesures injustes pour les plus vulnérables

Malgré ces progrès, la CFDT critique le caractère inéquitable d’autres mesures qui toucheront directement les plus vulnérables. En particulier, le gouvernement prévoit de réduire le taux de remboursement des consultations médicales, avec une augmentation du ticket modérateur de 30 % à 40 %. Cette hausse entraînera une augmentation du reste à charge pour les patients, en particulier ceux sans couverture complémentaire, et risque de limiter encore davantage l’accès aux soins, alors que les tarifs des complémentaires santé ont déjà connu une hausse de plus de 8 % en 2024.

Le PLFSS prévoit également une réduction du plafond de remboursement des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, passant de 1,8 à 1,4 fois le SMIC. Cette mesure cible les salariés les plus précaires, notamment ceux ayant des arrêts prolongés sans prévoyance ou ceux avec peu d’ancienneté. Plutôt que d’adresser les causes sous-jacentes des arrêts maladie, le gouvernement choisit de faire peser une charge financière supplémentaire sur les travailleurs.

Le gel des pensions de retraite pendant six mois est un autre point de tension. Cette mesure affecte tous les retraités, y compris les bénéficiaires du minimum contributif. Dans un contexte d’inflation, cette décision est perçue comme une nouvelle atteinte au pouvoir d’achat des personnes les plus vulnérables.

Un budget en décalage avec les besoins du système de santé

Le PLFSS 2025 révèle des limites évidentes face aux besoins urgents du système de santé. La CFDT regrette que le gouvernement ne prenne pas suffisamment en compte les priorités actuelles en matière de prévention, de médecine de proximité, ainsi que d’hôpitaux et d’établissements publics. Le manque de moyens risque d’entraîner une dégradation des conditions de travail des soignants et de l’accueil des patients.

Par ailleurs, certaines mesures envisagées par le gouvernement, comme l’instauration d’une seconde journée de solidarité ou la restriction des affections de longue durée (ALD), suscitent de vives inquiétudes parmi les syndicats. Ces propositions ne sont pas intégrées dans ce budget, mais pourraient refaire surface lors des débats parlementaires. La CFDT est prête à s’opposer fermement à leur adoption.

Un appel à une révision substantielle

Tel qu’il est présenté, le PLFSS 2025 contient certaines avancées, mais reste globalement insuffisant et injuste pour les populations les plus fragiles. La CFDT appelle à une révision approfondie de ce budget pour répondre aux véritables enjeux du système de santé et de protection sociale. Une politique qui mise sur des économies au détriment de ceux qui ont le plus besoin de soutien ne saurait être qualifiée de juste.

Les débats parlementaires à venir seront cruciaux. Il est impératif que toutes les forces progressistes se mobilisent pour défendre une vision de la sécurité sociale qui ne laisse personne de côté.

Publié par Jérôme Stravianos

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